• La prochaine fois, donnez-moi des claques
    La prochaine fois, tirez-moi dehors

    Je ne sais déjà plus vraiment comment c'était mais je ne veux plus jamais être vide
    Je ne me rappelle plus du sentiment exact mais je ne veux plus sentir cette tristesse-là
    C'est bien trop lourd, c'est bien trop dur d'en sortir

    En sortant d'un concert j'ai pensé je veux être belle et faire ce que j'ai envie
    En sortant d'un concert une semaine plus tard j'ai pensé je ne suis pas seule il y a quelqu'un pour moi quelqu'un qui peut m'aider
    Forcément

    Et soudain la lumière, soudain l'espoir enfoui prend forme, soudain les possibles reviennent
    Je fais taire la voix qui me dit que je ne suis pas capable
    J'ai très peur mais je fais de mon mieux

    Cette semaine les livres, dimanche l'éclairage pour des musiciens, il faut que je range, il faut que je me remette à la guitare et aussi, remplir mon dossier pour le probable déménagement

    En attendant, un peu de musique, dans mes oreilles et dans les vôtres ?


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  • 30.04.2018

    En boucle dans ma tête, la chanson qui dit le monde est fou mais il en vaut la peine
    En boucle dans ma tête, la douleur sourde depuis une semaine
    En boucle la fatigue, en boucle les larmes, en boucle l'inquiétude, en boucle la peur
    En boucle l'espoir malgré tout

    Je m'en vais relire Charlotte en attendant que la nuit tombe
    Résolutions : tenter seulement le possible et me coucher plus tôt
    En espérant que, tout va pour le mieux chez vous.


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  • 27.04.2018Un mercredi soir, à la fin d'une longue journée de fac bloquée, je retrouve E. au théâtre. Je l'ai convaincue de m'accompagner, et c'est peut-être bien la dernière fois puisqu'elle s'en va. Je retrouve E. au théâtre pour la dernière pièce - pour les prochaines, il faudra affronter la foule et m'affronter moi-même. J'ai lu le synopsis en diagonale, comme toujours. Je préfère la surprise, la découverte; je préfère ne m'attendre à rien. On arrive en avance, il fait chaud et on attend dehors. Dedans, au troisième rang, on a eu les dernières places des réservations. On ne connait personne et il y a beaucoup de cheveux blancs. J'ai peur dès la première minute - esthétique du fracas, l'expression m'avait marquée - mais le fracas devient supportable. A l'entracte, on sort prendre l'air, respirer pour calmer la violence de toutes les scènes, et on ne trouve rien à dire. L'air tiède, la nuit, la fumée des cigarettes.

    Je vous parlerai de cette pièce, et de toutes les autres qui m'ont, en deux ans, construite, délivrée. Cette année j'ai vu plus de pièces que je n'ai lu de livres, mais au moins j'ai eu ça, quelques heures volées assise dans les gradins, les yeux écarquillés, quelques heures non de paix mais de calme, quelques heures dans le noir à échapper au noir. Je ne tiens plus de stylo, je n'arrive plus à écrire, je n'arrive plus à lire, mais j'ai de la chance parce qu'il me reste ça, le théâtre; parce que j'ai toujours, des amies.

    C'est à moi maintenant qu'on dit ce que j'ai répété à chaque fois que je m'inquiétais. Si tu as besoin, parle, je suis là. Je crois bien que c'était un jeudi, quand, en 2017, j'ai écrit en gros j'ai besoin d'aide - je ne m'en sortirai pas seule. Lundi soir j'ai réécrit je crois que j'ai besoin d'aide et puis plus rien. Je me suis réveillée, j'ai vu le soleil, et quatre jours durant je n'ai plus pensé que. C'est moi, le problème, moi et des choses qui n'existent pas.

    J'écoute P. raconter ses voyages, et je me souviens de la transformation de toutes les émotions en mots, de la façon dont tout venait naturellement. Je m'écris depuis cinq ans bientôt, et c'est aussi une chose qui me reste même si, je crois, j'ai grandi depuis.

    Un samedi soir, après une journée de révisions, de lessives et de cuisine, j'écoute P. parler avec autant de poésie que lorsqu'elle écrit, et je viens réfléchir ici, il est dimanche depuis deux heures déjà.

    Et puis un mercredi soir deux semaines plus tard, me voici dans une autre ville debout sous un chapiteau pour le plus long concert de ma vie, cinq heures folles et les larmes dans mes yeux au début, comme souvent. Basses assourdissantes mais lumières éblouissantes, je ne suis pas si loin de la scène mais déjà trop petite pour bien voir, alors j'ouvre les yeux en grand et j'écoute jusqu'à n'en plus pouvoir, musique musique musique.

    Plus tard je marche, il fait nuit et ça brûle à l'intérieur, il y a de l'alcool dans les verres et des bouteilles dans les rues de cette ville. Plus tard encore ma tante dit vous êtes des adultes maintenant, vous êtes un minimum construits et ma mère hurle mais non bien sûr que non, c'est révélateur. On parle de mon avenir et de mes choix à venir, je dis traduction ou arts du spectacle mais je ne suis pas dupe, si je ne trouve pas un moyen de mettre des arts et du spectacle dans ma vie je serai malheureuse c'est joué d'avance.

    J'ai ouvert le carnet dont la couverture porte l'inscription Start something wonderful et j'ai rajouté des notes au crayon de papier, j'ai relu et réfléchi ; je ne sais pas si je vais continuer cette wonderful thing qui part dans tous les sens sans ligne directrice mais il est urgent de créer ou recréer une wonderful thing, j'ai besoin de savoir si j'en suis capable.

    Aujourd'hui la brûlure se transforme en tristesse à nouveau, cette tristesse qui dévore tout et met dans mes yeux des larmes de fatigue, je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à m'en débarrasser, pourquoi je ne peux l'empêcher de m'envahir, pourtant je sors, pourtant je prie, pourtant j'essaie. Faut-il que je change.


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  • Daniel Keyes, Les mille et une vies de Billy Millgan

     

    Billy Milligan est accusé de plusieurs vols et viols de jeunes femmes aux Etats-Unis. La police l'arrête facilement, cependant il nie les viols. Une expertise psychiatrique est demandée ; Billy est atteint du syndrome de personnalité multiple (SPM), c'est-à-dire que des personnalités toutes différentes prennent tour à tour le contrôle de son corps. On rencontre par exemple  Christine, une petite fille de trois ans, Arthur, un Anglais cultivé ou encore Ragen, un Yougoslave fort et violent.

    C'est l'histoire de deux clans qui s'opposent autour de Billy. D'un côté, ceux qui croient au SPM et qui veulent soigner Billy comme tel. De l'autre, ceux qui réfutent l'existence même de cette maladie et pour qui Billy est certes malade mentalement mais surtout coupable et dangereux. Au milieu, on trouve Billy. Enfin, pas Billy, mais tous ceux qui le composent. Différentes personnalités avec un prénom, un âge et un caractère propre, qui nous sont plus ou moins sympathiques.

     

    Ce livre est dur et impressionnant. Pas à cause des viols commis par Billy, comme on pourrait le croire, car ils sont finalement très peu abordés en eux-mêmes, mais à cause de tout le reste. Les Mille et Une Vies de Billy Milligan bouleverse, instruit et fascine. Le SPM est réellement méconnu, et ce roman a pour avantage de décrire précisément le cas de Billy, les traitements et ses réactions. Il y a un côté très judiciaire puis très médical qui aurait pu me déranger mais j'ai été au contraire très intéressée par le déroulement des évènements. J'ai été tellement prise dans l'histoire que je n'ai pas remarqué de longueur ou de défaut particulier  : on a envie de voir comment ça va se finir, comment Billy va s'en sortir, s'il s'en sort car on s'attache aux personnages. Bien sûr, l'auteur prend le parti de Billy mais le livre laisse au final la réflexion ouverte sur la culpabilité ou non de Billy, et sur la manière dont il doit être traité.

    C'est un livre qui m'a énormément touchée. Je n'avais jamais entendu parler du SPM, qu'on confond souvent d'autres troubles comme la schizophrénie, par exemple. Je vous le conseille a-bso-lu-ment parce qu'il est vraiment intéressant,  agréable à lire, et inspiré de très près d'une histoire vraie. Je sais que je ne l'aurais pas lu si on ne me l'avait pas fortement recommandé, mais il change vraiment de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. LISEZ-LE ! (A ce stade là, je ne parle même plus de coup de coeur parce que c'est encore trop faible pour vous dire combien j'ai aimé ce livre. Je pense qu'il fait partie de mon Top Twenty, vous voyez.)

    J'en profite pour ajouter que le livre le plus connu de Daniel Keyes est Des fleurs pour Algernon (qui est lui aussi ultra-touchant, qui fait réfléchir mais beaucoup moins violent) donc si vous ne l'avez pas lu, précipitez-vous dessus !

    Et puis, dernière chose : si vous lisez Les mille et une vies de Billy Milligan, vous pourrez lire la suite, Les mille et une guerres de Billy Milligan, qui était interdit de publication aux Etats-Unis quand je l'ai lu, mais édité en France - et celui-ci est encore meilleur, du genre dans mon Top Ten.


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  • Paulo Coelho, Veronika décide de mourir

     

     

    Veronika décide de mourir est un livre de Paulo Coelho, dont le roman le plus connu est L'Alchimiste. Je n'ai pas réussi à finir L'Alchimiste pour l'instant, mais Veronika est l'un des livres que j'aime lire quand je n'ai pas le moral.

     

    Au début du livre, Veronika décide de se suicider en avalant des somnifères; quand elle se réveille, on lui apprend qu'il ne lui reste plus qu'une semaine à vivre. Elle vit sa semaine de sursis dans un hôpital psychiatrique, entourée de ceux qu'on appelle fous, même si certains en ont tiré une certaine sagesse. Veronika n'est pas folle, et grâce à ces rencontres, elle recommence à s'intéresser à la vie, même si ses heures sont comptées.

     

    J'aime relire ce livre, parce qu'il dit : la vie est intéressante, n'hésitez pas à être fous.
    Il présente la folie des personnages comme la non-correspondance de ces gens à la réalité établie par la majorité. Il dit que ça vaut la peine de vivre, d'essayer, d'assumer : parce que Veronika se suicide parce que sa vie est vide, lâche, trop facile, et qu'elle se rend compte, finalement de tout ce qu'elle pourrait faire si elle osait prendre des risques.

     

    Que vous ayez lu, aimé L'Alchimiste ou non, que vous vous sentiez bien ou non, je voudrais vous donner envie de lire ce livre, rien que parce que je l'ai déjà lu au moins trois fois et que je ne m'en lasse pas.


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  • Dans trois ou six semaines, je reviens. J'aurais fini les cours, les lectures obligatoires, j'aurais passé mon oral, je serais en train de dévorer tous les livres qui m'attendent depuis novembre et j'irai mieux, je crois. Peut-être que ça comblera le vide. Je suis en survie et, bien que je me plaigne très souvent ici, je me refuse à publier mes divagations désespérées parce que ça ne m'aide pas et que ce n'est pas ce que j'ai envie de raconter - je l'ai déjà trop fait. Allons, allons, il ne reste plus longtemps à supporter, je lance la musique et fais des réserves de thé glacé; c'est bientôt terminé (et ceci dit, j'ai déjà hâte d'être à l'année prochaine. Paradoxe ?)

    En attendant, comment vous allez, vous ?

     


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  • Casey Newton, une adolescente qui excelle en sciences, entrevoit un monde idéal et futuriste au contact d'un pin's. Revenue dans son monde, elle rencontre un jeune robot nommé Athena, qui lui demande de rejoindre Frank Walker, autrefois brillant inventeur, afin de retrouver et sauver ce monde qui semble n'exister que dans leurs mémoires.

    A la poursuite de demain est le titre français du film américain Tomorrowland, sorti en 2015. Réalisé par Brad Bird (Les Indestructible, Ratatouille, Mission Impossible : Protocole Fantôme), avec notamment George Clooney, Britt Robertson, Hugh Laurie et Raffey Cassidy, il mêle à la fois science-fiction et aventure. Ce film, proche du road-movie, se distingue malgré une intrigue plutôt simple par l'originalité des détails et l'humour qui les accompagne. On regrette aussi la rapidité du dénouement, mais l'on retient surtout la qualité du jeu – mention spéciale pour Raffey Cassidy qui joue Athena – et des décors et costumes, particulièrement ceux de l'autre monde, qui sont bien pensés et réalisés.

    J'ai beaucoup de mal à rester devant un film de science-fiction parce que l'univers se détache du réel pour rejoindre un possible, un monde hypothétique et qu'alors tout peut arriver. Peut-être parce que c'est trop facile - et pourtant, je suis certaine que cela ne l'est pas. Mais ce film est drôle, vraiment, et truffé de détails improbables. C'est une oeuvre énergique et divertissante que je n'aurais certainement pas regardée de moi-même mais que je vous conseille si vous avez envie d'un film amusant et rythmé.


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