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as 2021 ended
Il faut beaucoup de biscuits décorés pour passer à travers, et la musique un peu plus fort pour ne pas penser, il faut contrer la tristesse immense par tous les moyens mais tout m'y ramène - les costumes, la fête, les paroles, les décorations - je m'y ramène, c'est plus fort que moi, ça a l'air volontaire même, parce que j'ai écouté deux podcasts, parce que j'ai acheté un livre, parce que j'ai rendu visite,
tout claque
je grieve ce que j'aurais pu avoir
je grieve ce que j'aurais pu être
parce que tout continue, d'ailleurs ils fêtent Noël ensemble avant de venir - et personne ne l'a dit, personne ne dit jamais rien, alors c'était une claque supplémentaire, la trahison est oubliée puisqu'au fond l'explosion n'a tué personne
Il n'y a plus de flash et je me souviens seulement de la couleur des yeux mais impossible de rester, je crois.
Il n'y a plus de flash mais il reste les lettres, qui donc a transmis l'adresse à chaque déménagement - point d'interrogation, les lettres que je surprends à traîner sur un carton quand elles ne me sont pas adressées.
Sur les jours J rien ne transparaît - il y a autre chose à penser. La joie d'être ensemble de l'autre côté, les préparatifs, les repas, les nouvelles. Sur les heures entre, c'est plus compliqué, parce que je saisis des mots au vol, parce que je me retrouve coincée dans des conversations qui me donnent envie de disparaître. Je m'étais dit, la mise au point aura tout réglé, brisé ce qui empoisonne, et puis non, j'entends encore - et la colère me remplit - quelque chose comme on ne sait toujours pas ce qui s'est passé. On parle à mon père car mon père écoute et je suis là, en dommage collatéral, à entendre des mots qui me poignardent, bien sûr que si, on sait
et les nuits suivantes
les mauvais rêves.
J'étire les soirs pour effacer le réveil fatidique de trois heures du matin ; les rêves persistent et la fatigue revient et sortir paraît insurmontable.
Je voudrais ne plus dormir
Tout passe
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