Alors quoi.

Lorsque je reviens ici, j'ai un peu le cœur qui se tord. Je relis le peu d'article que j'ai publiés, et tous ceux qui ne l'ont pas été, et je me dis c'était ça, oui, c'est pour ça que j'ai décidé de ne pas retourner à la fac l'année prochaine - je crois que je me suis dit ça en octobre, quand ça n'allait déjà plus alors que l'année venait de commencer. C'est pour ça. Le vide, la remise en question permanente, les nuits trop courtes, les heures dans mon lit à attendre qu'il faille vraiment se lever, les heures dans le noir, les larmes sur le chemin pour revenir de la fac, les pleurs dans le noir, et j'ai encore vécu tout ça pendant les cinq mois où j'étais à des milliers de kilomètres d'ici. Tout ça, plus cette petite phrase en anglais qui me répète I stopped eating because I needed to feel that I had the control over something et qui ne me dit pas, je n'ai pas le courage de parler, parce que je ne peux pas expliquer, je ne sais pas d'où ça vient, cette peur permanente de ne pas être à la hauteur, cette impression que je suis capable de faire des choses mais pas celles dont j'ai envie. J'ai besoin de m'en rappeler, parce qu'au moment où je réalise que je n'ai postulé qu'à un seul master et que je n'ai pas vraiment de chance de l'obtenir, j'ai tendance à paniquer, alors que je ne peux pas y aller tout de suite. L'année de mes vingt ans aura été lourde, comme toutes celles qui l'ont précédée depuis bien longtemps. Quand j'étais là-bas, en Irlande, j'avais l'impression que je pouvais essayer presque d'aller mieux. Essayer de rendre l'année de mes vingt-et-un ans, qui commence dans deux mois, un peu plus légère.

Alors quoi.

Je suis de retour.

Je ne sais pas, c'est sans doute ridicule.

Tout est sans doute bien ridicule.

Mais me revoici ici, pour un petit peu, je crois.